Histoire de la loge
La vie de la loge La Persévérance n’a pas été un long fleuve tranquille. C’est le 12 avril 1745 que naît la loge Saint-Louis de La Gloire. En presque trois siècles, elle a subi les soubresauts de l’histoire, empêchée par les lois d’interdiction de réunions, la défiance ou la répression violente des pouvoirs publics. A chaque fois, ce sont des anciens de l’atelier précédent qui ouvrent le nouveau, d’où la continuité reconnue et toujours au Grand Orient de France.
La loge renaît en 1865 après avoir pris le nom de La Persévérance. Le frère James Combier subventionne, sur ses deniers personnels, l’achat d’un local rue Daillé, en centre ville. A la fête de l’ordre en 1868, les frères se font photographier. La loge ouvre une école du soir, une boulangerie mutualiste et sert une soupe aux nécessiteux. Certains frères élus municipaux facilitent la création d’un des premiers collèges laïques de jeunes filles.
Le frère Combier ne fut pas le seul à avoir un caractère bien trempé et à mettre en pratique, dans la cité, les valeurs qu’il défendait au sein du temple maçonnique. Citons par exemple Alexandre Couscher, philanthrope, qui a subventionné des écoles et créé une rente pour que le personnel de l’hôpital puisse manger du chocolat. Il s’est fait enterrer debout et a fait graver sur sa tombe « Ci-git debout qui fut Couscher ». Sans oublier Urbain Fardeau, ex-prêtre devenu chirurgien militaire sous Napoléon Ier.
En 1934, les membres de La Persévérance contribuent activement à la création d’une loge mixte affiliée à la Fédération Internationale du Droit Humain.
Le 9 juin 1940, dernière tenue avec une initiation ! La suivante aura lieu le 23 juin 1946, mais le temple, occupé et endommagé par les Allemands, est inutilisable. Il est vendu et une maison rue Basse Saint-Pierre est achetée. Il y a peu d’initiations et il est question de fermer dans les années 70. De nouveaux membres viennent finalement grossir les rangs. La maison, ne répondant plus aux normes de sécurité, est vendue en 2005 et c’est en 2007 que La Persévérance s’installe dans ses nouveaux locaux.
Tout au long de son histoire, la loge a été composée de personnes du tissu social local. Comme toutes les loges et d’autres associations, la diffusion de l’instruction publique (Jules Ferry était franc-maçon) a permis de démocratiser l’accueil des membres, ce qui s’accorde bien aux notions d’égalité et de fraternité contenues dans notre devise.